Le STTP invite ses membres et la société en général à prendre conscience des effets dévastateurs que la colonisation
a infligés aux peuples autochtones, sur les terres où nous vivons, travaillons et apprenons. Il nous
appartient
à tous, sans exception, de saisir l'ampleur du traumatisme subi par les peuples des Premières Nations en raison de
pratiques génocidaires, de la discrimination et du refus, encore présent aujourd'hui, de reconnaître leur douleur et
leurs revendications.
On estime qu'il reste à trouver 6 000 tombes d’enfants sur les terrains des anciens pensionnats pour Autochtones. Jusqu’à maintenant, on a découvert les restes de plus de 1 200 victimes de mauvais traitements et de meurtres. Pour que les enfants soient assimilés à la société colonisatrice, l'État les enlevait à leurs parents, les obligeant à quitter famille et collectivité, et les plaçaient dans des pensionnats où sévissaient les mauvais traitements. Le dernier pensionnat a fermé ses portes en 1996. L'histoire des pensionnats demeure un épisode encore très difficile à vivre pour les peuples autochtones, qui continuent de subir les effets à long terme du traumatisme intergénérationnel qui en découle.
Plus de 4 000 femmes, filles et personnes autochtones de diverses identités de genre ont été assassinées. Il est bien connu que les institutions coloniales comme la police, les services correctionnels et les hôpitaux ont infligé des mauvais traitements et des sévices, allant jusqu'à la mort, à un nombre effarant de nos consœurs, confrères et camarades autochtones si on le compare au nombre de colons blancs qui ont subi le même sort.
Tous les ans, pour souligner la Journée nationale des peuples autochtones, le STTP commande une œuvre d’art. L’affiche de cette année est une peinture intitulée « Ganawenda », qui signifie « protection ». L’artiste Jessica Somers la décrit ainsi :
Dans ce tableau, le rouge domine. La robe et le haut rouges symbolisent les femmes autochtones et les personnes de genre autre qui ont été assassinées ou portées disparues. La main rouge symbolise la solidarité, et elle indique qu’on ne nous fera plus taire.
L’âme de l’ourse nous protège. Elle nous procure un grand soutien en périodes de difficultés. Elle nous guide pour devenir leader. Elle peut nous demander d’accepter un rôle d’autorité, pour se guider soi-même et guider les autres. Pensez à la taille et à la force de l’ourse. Sa présence impose le respect. L’heure n’est pas au silence. Il faut plutôt faire des remises en question, s’engager, informer les autres et les inspirer! L’ourse inspire la crainte, et son courage suscite l’admiration. Elle domine de sa hauteur, affrontant la menace de la blessure sans peur. Tenant dans ses bras la femme à la robe rouge, l’ourse symbolise le pouvoir, la force intérieure, l’intrépidité et la guérison.
En ces temps de réconciliation, soyons à l’image de l’ourse.
Jessica est Abénakise d’Odanak et Métisse. Pour elle, l'art est « une réflexion, une façon de chercher la paix et de diffuser le savoir… et de rendre ainsi hommage à ses ancêtres ». Son travail fait appel à différentes techniques et, à titre d'artiste, Jessica, s'inspire des enseignements des aînés de sa communauté.
À l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones, le 21 juin, rendons hommage aux peuples autochtones en participant aux activités du solstice d’été, en apprenant à connaître les coutumes et les traditions autochtones et en nous souvenant de la sagesse et du sacrifice des peuples autochtones.
Décoloniser le pays est dans notre intérêt à tous. Jouons-y un rôle en aidant à protéger le mode de vie sacré des peuples autochtones et en cherchant à remédier aux injustices que le colonialisme continue de leur imposer.
Solidarité,
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